Le
Sens de la Consommation :
Nous
sommes des êtres humains, et ce qui caractérise l'espèce humaine
est quelque chose de tout à fait particulier : l'être humain est un
être dans le besoin.
Le
généticien Albert Jacquard disait lorsque nous naissons nous sommes
autant accomplis qu'à nos 9 mois... Nous sommes dans le besoin,
besoin d'un lait, besoin de la mère, besoin de l'autre et même
d'une rampe d'escalier pour l'apprentissage de notre marche.
En
somme, à cette étape de notre vie nous sommes condamné
physiquement à avoir besoin de quelque chose ou quelqu'un. En
réalité, l'enjeu est bien plus que physique, il est aussi affectif.
La succion chez l'enfant relève le rapport de dépendance
potentielle chez l'humain à satisfaire son besoin, ce peut se
traduire comme : « je n'ai pas de biberon, mais j'ai mon pouce
pour satisfaire ma dépendance ».
Idem,
pour le lait maternel donné à son enfant. Au-delà de l'aspect
physique, il y a l'habitude de la présence de l'autre par le contact
physique, qui marquera le besoin d'affection de l'individu. Habitude
ancré chez l'humain qui expliquera (certainement) son addiction ou
l'autre, ou dit autrement, sa peur de la solitude. Il y a donc, pour
tout être, besoin physique (nourriture) et pour nous humains, besoin
affectif (autrui).
Ces
réalités sont si vraies et si ancrés, que la société de
consommation (les marketeurs pour ne pas aller plus loin..) ne repose
que sur elles. Comment ? En les amplifiant. L'enfant n'est pas
capable de se maîtriser, l'adulte si. Le problème est que le
dernier pense souvent comme le premier, c'est-à-dire qu'il assouvit,
il ne pense pas. Il pense après avoir assouvi « Pourquoi j'ai
acheté ça? Pourquoi j'ai couché avec lui ?..» et par extension
prophétique : « pourquoi j'ai le diabète et j'ai divorcé ? »
La
société de consommation joue sur ces fibres de l'être pour nous
rendre dépendant.
Alors
quoi ? Il faut renoncer à son humanité ? Ne plus consommer ?
Devenir un ermite ou vivre sans argent comme cette allemande de 69
ans, Heidemarie Schwermer ? En réalité la consommation et le
problème et la solution. Il faut reconnaître ses dépendances
physiques (nourriture, sexe) et affectives (famille, aide, autrui)
mais les reconnaître en les respectant.
C'est-à-dire
je me respecte, donc je mange sainement pour mon corps, si je fais le
ramadan je privilégie le sens de la nourriture à la nourriture sans
sens (gloutonnerie). Je te respecte donc je ne vais te nourrir de
pizzas. J'ai besoin de ton soutien qui que tu sois mais je dois avoir
moins de fierté pour pouvoir accepter tes critiques et tes
remarques, tant qu'elles ne sont pas gratuites.
Ensuite
vient la maîtrise, on ne peut pas maîtriser si on n’a pas reconnu
quoi maîtriser. La nourriture pour commencer, le moteur même de
notre corps. On évitera le fast food, manger vite c'est toujours
manger trop vite, le fast annule le sens du food. Un repas devrait
durer en moyenne 20 minutes. Bref, manger modérément sans excepter
sa modération. Que faire pour l'affectif ?...Toutes les traditions
philosophiques et spirituelle invite l'Homme a façonner son ego, son
moi.
Pourquoi
faire tout ça ? Pour rétablir l'humanité en nous, et moins
ressembler à l'animal qui vit par ses instincts mais dans une
période où la négation et la manipulation des sexes et du sexe
fait rage c'est une gageure en soi. Allons en profondeur, la
surconsommation ne se limite pas à l'excès de sexe et de
nourriture, elle est affaire tant quantitative que qualitative et
extensible par catégories. C'est-à-dire qu'on peut consommer des
livres, on peut consommer des films, des conférences etc...
Alors
certains diront ? « Si j'ai tant de besoins je vais les satisfaire !
» tel est le credo sous-jacent actuel. « Je fais ce que je veux ».
L'impératif kantien est « tu dois donc tu peux » est-ce que vous
devez acheter tout ce que vous achetez ? Est-ce que vous avez besoin
de tous ses amis sur facebook? Bref, est-ce que vous êtes déjà sûr
de savoir ce que vous voulez ? Ou est-ce qu'on ne vous fait pas
vouloir ce que «vous voulez »?
Répondre
à ses questions c'est commencer à voir les pas du chemin de la
paix.
«
Ne sois pas juste à l'excès, et ne te montre pas trop sage:
pourquoi te détruirais-tu?
Ne
sois pas méchant à l'excès, et ne sois pas insensé: pourquoi
mourrais-tu avant ton temps?» Ecclésiaste 7:16-17
En conclusion :
Soyons aussi vigilent que bon, et aussi ferme que bon.
L'immense
sociologue, Jean Baudrillard disait : "On donne à consommer de
la Femme aux femmes, des Jeunes aux jeunes, et, dans cette
émancipation formelle et narcissique, on réussit à conjurer leur
libération réelle. Ou encore : en assignant les Jeunes à la
Révolte ("Jeunes = Révolte") on fait d'une pierre deux
coups » Jean
Baudrillard - 1929-2007 - La Société de consommation - Denoël -
1970, page 216
En
synthèse : Est-ce que l'on consomme pour se consumer ou est-ce que
l'on consomme pour se développer ? Est-ce que l'on vit pour être en
paix ou est-ce que l'on vit pour être en paye ?..
P.S : N'hésitez pas à relever les fautes d'orthographe
Yann.B, responsable du Département jeunesse
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