mardi 4 juin 2013

Critique : Une missive

Cet article a été rédigé/relayé par actuchrétienne.com c'est une lettre de Stephane Caro Dambreville au président de la république.




Monsieur le Président de la République, vous avez réagi récemment au vocabulaire utilisé par les opposants au mariage homosexuel. Il vous a semblé excessif.
«La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation. La collaboration, c’était des Français qui étaient avec l’occupant. Et le fascisme, le nazisme, la dictature, c’est une époque qui heureusement est révolue»
Le vocabulaire des victimes d’oppressions, n’a pas encore été protégé par le droit d’auteur, ou par un dépôt de marque auprès de l’INPI, les victimes étant généralement empêchées par leurs geôliers d’accomplir toutes les formalités nécessaires à ladite protection. Pourtant, au 18ème siècle, une forme de dépôt «dans le marbre» a été initiée depuis les geôles du royaume de France, à Aigues-Mortes. Marie Durand, une figure du protestantisme français, emprisonnée à l’âge de 18 ans dans la tour de Constance «pour cause de religion» va graver avec ses compagnes de captivité, le mot RESISTER dans la pierre de la prison. Toutefois, ce ne sera pas pour protéger une œuvre de l’esprit, mais pour encourager les femmes qu’elle soutient dans leur combat, à affronter le froid, les privations et les mauvais traitements. Comme vous pouvez le constater, Monsieur le Président de la République, le IIIe Reich et sa police politique n’a pas eu le monopole de l’oppression dans l’histoire de notre pays.
Mais à ce propos, Monsieur le Président de la République, êtes-vous absolument certain que cette jeune Marie Durand, si elle vivait aujourd’hui…
… ne serait pas dans vos geôles en garde à vue, pour s’être installée pacifiquement en prière dans un espace public, sans autorisation préalable de vos services de police.
… ne serait pas dans vos geôles en garde à vue pour être passée, en se promenant, trop près d’une manifestation de vos opposants.
… ne serait dans vos geôles en garde à vue, pour avoir porté un vêtement présentant une famille constituée d’un homme et d’une femme.
… ne serait pas délogée, elle et ses enfants, par la force et les gaz lacrymogènes tandis qu’elle manifesterait pacifiquement contre les lois que vous voulez imposer à sa conscience.
… ne serait pas la cible des projectiles lancés par les forces de police tandis qu’elle manifesterait pacifiquement contre les lois que vous voulez imposer à sa conscience.
… ne ferait pas l’objet de votre mépris au travers des estimations fantaisistes du nombre de participants aux différentes manifestations dont vos projets de loi ont été la cible.
… ne serait pas réprimée par vos lois, si en tant que maire, elle refusait de marier deux hommes par motif de conscience.
… ne serait pas sanctionnée par sa hiérarchie, si en tant qu’institutrice elle refusait d’inoculer à ses élèves la théorie du genre.
… ne serait pas condamnée par votre justice si elle était un travailleur social en charge de l’adoption, pour avoir refusé de confier un enfant à deux hommes ou à deux femmes.
Enfin, êtes-vous absolument certain, Monsieur le Président de la République,
… que les protestants qui ont donné à l’Etat français, à la fin du 19ème siècle, près de 2 000 écoles en gage de soutien à la laïcité, pourront approuver les programmes pédagogiques que vous soutenez pour satisfaire un lobby.
… que vous ne placez pas de nombreux protestants hors-la-loi, en position de citoyens de seconde zone, comme le fit en son temps la révocation de l’Edit de Nantes, en allongeant considérablement la liste des métiers, fonctions et activités qu’ils devront désormais s’interdire par motif de conscience.
… que les protestants d’aujourd’hui ne vont pas suivre leurs pères qui se sont massivement exilés vers d’autres pays, ajoutant ainsi à votre cortège d‘exilés fiscaux, celui des exilés de conscience. Vous qui vouliez unir la nation grâce à vos idées, n’avez-vous pas omis de préciser que c’était hors de France que vous vouliez la rassembler.
… que vous n’inversez pas le signal, quand vous affirmez qu’il ne faut pas utiliser certains mots pour qualifier votre politique, car finalement, n’est-ce pas votre politique qui en plaçant les citoyens en position de paria au profit d’un lobby minoritaire, les oblige à entrer en résistance. Face au pouvoir que vous détenez et aux médias qui vous assistent dans vos œuvres, que reste-t-il à vos concitoyens que vous méprisez quand ils descendent dans la rue … sinon la force des mots, pour vous signifier leur réprobation ?
Allez-vous désormais également légiférer sur l’usage des mots de la résistance comme le Big Brother de Georges Orwell afin d’imposer une novlangue qui fera l’objet d’appauvrissements planifiés et dont l’objectif sera d’hébéter le peuple pour mieux le contrôler ?
Les deux vidéos ci-dessous vous permettront peut être d’évaluer le gouffre abyssal qui sépare la rhétorique de vos discours des consignes qui sont données aux forces de police par les ministres de votre gouvernement.

 

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